Florale citrique et bien amère

Un puissant arôme de houblon aux connotations de fleurs et d’agrumes précède une amertume résineuse soutenue. Les malts de base font surtout office de support.

Les cultivars de houblon américains étant très caractéristiques (Cascade, Centennial, Chinook, etc.), le parfum est habituellement envoûtant, évoquant notamment fleurs, conifères et agrumes (pamplemousse en particulier). L’impact des houblons est d’autant plus considérable que le houblonnage à froid est employé systématiquement pour l’American Pale Ale.

Selon la région et les goûts du brasseur, les céréales employées peuvent varier considérablement. Dans le nord-ouest des États-Unis, la recette n’inclut habituellement que des malts pâles, mais ailleurs, une certaine dose de malt crystal apporte rondeur de même que des touches biscuitées et caramélisées. Les houblons demeurent toutefois la moelle épinière.

Au parfum explosif d’herbes et d’agrumes, cette version plus effervescente et souvent plus sèche de la India Pale Ale met généralement moins en valeur les céréales légèrement caramélisées que ses consœurs américaines et britanniques. Les levures fruitées et épicées à la belge les remplacent dans la hiérarchie des flaveurs, s’harmonisant au tout vaillamment.

La popularité incessante de la India Pale Ale à l’américaine en a inspiré plus d’un. Cette IPA « à la belge », comme vous pouvez l’imaginer, est une version hybride de la India Pale Ale mettant en valeur des ingrédients, mais surtout une fermentation, plus commune en Belgique. C’est ainsi que la IPA très houblonnée sera fermentée avec une souche de levure différente et souvent à température plus élevée qu’à l’habitude, laissant les levures s’exprimer davantage dans le profil de flaveurs afin de rajouter encore plus de personnalité aux côtés des houblons déjà bien volubiles.

On retrouve aussi une effervescence marquée, également typique à plusieurs bières d’origine belge. Les Belges ne l’appelleront que rarement « IPA », mais le profil de saveurs va certainement dans la même direction que ce que les Américains et les Britanniques entendent par ce terme.

Son houblon frais, gazonné, feuillu et franchement vert est équilibré par des malts légèrement caramélisés. Une ode au houblon fraîchement cueilli.

« Harvest Ale » n’est surtout pas un style; c’est plutôt une indication de la fraîcheur des houblons utilisés, la bière étant brassée quelques heures/jours après que le houblon ait été cueilli. Le houblon est donc encore mouillé, non séché pour la préservation, contrairement à l’habitude. Dans la majorité des cas, la bière de base derrière la Harvest Ale sera une American Pale Ale ou une variante de l’India Pale Ale.

À noter : une bière anglaise légendaire, la Harvest Ale de J.W. Lees, n’a absolument rien à voir avec toutes les Harvest Ales produites de nos jours. Son corps pesant et ses riches sucres résiduels caramélisés dominent outrageusement ses houblons à peine perceptibles. Vous aurez compris que les houblons utilisés dans ce vin d’orge ne sont pas mouillés, contrairement aux Harvest Ales contemporaines.

Ses houblons explosifs, aromatiques autant qu’amers, tendent à dominer ses malts d’orge légèrement sucrés. Son parfum penche souvent dans le camp des agrumes et des herbes, alors que ses saveurs et son amertume s’expriment aussi en résines et en bois.

Les versions américaines mettent en évidence les cultivars du nord-ouest de l’Amérique et sont habituellement garantes d’une belle présence d’agrumes, de fleurs, de fruits tropicaux et de résines. Les versions britanniques, quant à elles, partagent des notes plus feuillues, herbacées, épicées et terreuses.

Bien que les Belges n’utilisent presque jamais cette terminologie, la révolution brassicole du Nouveau Monde s’est tout de même permis de juxtaposer « IPA » et « belge » sur une même étiquette. Cette variation a été décrite précédemment dans cette même famille.