La classification et les descriptions suivantes proviennent des livres Les saveurs gastronomiques de la bière, Le goût de la bière fermière et Les paradis de la bière blanche, de David Lévesque Gendron et Martin Thibault.
Des malts légèrement rôtis et chocolatés déploient des soupçons de noix caramélisées accompagnés d’une amertume plus ou moins poignante
Si l’intensité des sucres résiduels varie considérablement d’une interprétation à une autre, l’écart en ce qui a trait à l’amertume est d’autant plus remarquable. La nuance est à ce point prononcée qu’on utilise souvent le terme American Brown Ale ou Brown Ale à l’américaine pour signifier qu’une Brown Ale utilise une quantité importante de houblons d’origine américaine aux parfums de résine et d’agrumes. De l’autre côté du spectre, la English Brown Ale utilise des houblons plus subtils et en quantité moins importante, laissant davantage de place aux saveurs d’origines céréalières.
Malgré l’appellation synonyme répandue de Nut Brown Ale, l’immense majorité des Brown Ales ne contient pas la moindre trace de noix. Outre quelques exceptions, les saveurs rappelant effectivement les noix découlent habituellement de l’alliage des malts rôtis et pâles.
Un pain grillé aux pointes fruitées et caramélisées s’invite au sein de cette lager qui se définit d’abord par ses malts.
La Dunkel, littéralement « sombre », est analogue à la Tmavé tchèque, laquelle se montre généralement plus sucrée et ronde. Elle est surtout commune en Bavière de même qu’en Autriche, où on la croise plutôt sous le nom de Dunkles. En Allemagne, elle tend à se montrer plus sèche, presque rôtie avec ses tonalités de houblon feuillu. En Autriche, elle paraît souvent plus fruitée, rappelant notamment la prune, et un brin sucré.
Ce toast liquide garni d’une confiture de fruits foncés et d’une touche de noisettes s’avère d’une facilité déconcertante à boire.
Voici la version foncée de la Bitter, légère et faiblement effervescente lorsqu’elle provient de son cask traditionnel. Quelques brasseries produisent une version plus pâle, mais il vaut alors habituellement mieux la considérer comme une Bitter nonobstant le nom sous lequel elle est commercialisée.
Il n’est pas rare qu’une Mild, tout comme une Bitter d’ailleurs, contienne une fraction non négligeable d’adjuvants, du sucre inverti par exemple, même si on ne s’en aperçoit pas au goût.
Même en Angleterre, son pays d’origine, la Mild reste relativement rare. Elle s’apparente à un Porter ou une Brown Ale en terme de profil de saveurs, mais arbore souvent un profil d’esters fruités plus développé grâce à ses levures anglaises racées tout en titrant moins de 4 % d’alcool!
De délicates notes de pain très grillé, presque brûlé, aux subtiles tonalités de café teintent cette lager à la fois mince, digeste et sèche.
Si la Pils est la bière allemande blonde la plus réputée, la Schwarzbier est son pendant noir, une bière sèche et facile à boire qui mise sur des malts sveltes et tout en retenue.
L’utilisation de levures de fermentation basse retranche de la Schwarzbier les subtiles intonations fruitées propres aux Porters et Stouts, de fermentation haute.
Un pain grillé rappelant le pain pumpernickel nourrit des rumeurs subtilement fruitées et parfois acidulées dans un réceptacle mi-sucré.
Si « Tmavé », à l’instar de « Dunkel » en allemand, signifie « foncé », le terme ne donne aucune indication quant à la densité de la bière à laquelle on fait référence. Ainsi, la plupart des Tmavé sont des 12 degrés, selon les standards tchèques, ce qui équivaut à environ 5 % d’alcool. Il existe aussi des versions Tmavé Výčepní, plus légères, ainsi que des Tmavé Speciální, plus fortes.
Traditionnellement, en Tchéquie, la Tmavé était la bière des femmes, plus sucrée et moins amère que la Světlé blonde, nettement plus consommée. Mesdames, ne tirez pas sur les messagers, nous nous contentons de rapporter les faits!